La plus ambigüe des fées.

 

Morgane

Fée


Si comme je vous l'ai signalé sur la page d'accueil "Le Monde Arthurien", que selon les auteurs, certaines choses pouvaient varier, le cas de la fée Morgane en est un bel exemple. A la fois personnage bienveillant comme malfaisant, alliée ou bien ennemie, Morgane est sans doute l'un des personnages les plus ambigües des légendes arthuriennes. Fille d'Ygerne de Cornouailles et du Duc Gorlois, elle est la demi-soeur du roi Arthur et soeur de Morgause et de la reine Anna, la femme du roi Loth d'Orcanie. C'est avec Arthur qu'elle conçu le sombre Mordred d'une relation incestueuse. Le roi, alors tout jeune, n'ayant aucunement conscience du lien de parenté entre lui et Morgane. Elle est également la femme du roi Urien avec lequel elle eut un fils, l'un des plus prestigieux de la Table Ronde : Yvain, Chevalier au Lion. Selon la légende, c'est Anna qui a le rôle de la mère d'Yvain, quant à Morgause, elle est remplacée par Morgane. D'ailleurs, dans la conscience collective d'aujourd'hui, c'est Morgane et non Morgause qui est connue du grand public.

Séductrice maléfique, prêtresse d'Avalon, icône médiévale sulfureuse mais paradoxalement comme étant un personnage positif du pouvoir féminin, assez mal vu à l'époque, Morgane fut formée à l'art de la magie par l'enchanteur Merlin. Chez les auteurs Goeffroy de Monmouth, Thomas Malory ou encore Chrétien de Troyes, elle est une figure bienveillante, allant même jusqu'à accueillir le roi Arthur ; mourant, sur l'Île d'Avalon afin de soigner ses blessures. Elle est une sorte de sombre reflet de la Dame du Lac, et il est assez difficile d'établir une synthèse tellement les récits la concernant varient d'un auteur à l'autre, d'une époque à une autre.

Morgane dans son laboratoire.
Morgane dans son laboratoire.